Des entreprises et des organismes religieux, dont les donateurs bénéficient de crédits d’impôt, tentent de convaincre les Québécois qu’il est possible de traiter ou de guérir l’homosexualité, a découvert notre Bureau d’enquête.
Pendant quatre mois, notre équipe — avec l’aide d’un infiltrateur et de caméras cachées — a pris contact avec des groupes soupçonnés d’offrir ce genre de traitement. Nous avons trouvé cinq organisations qui offrent ce service ou qui ont accepté de l’offrir.
Conscients de la controverse entourant ce type de thérapie, ces praticiens opèrent souvent dans l’ombre. Mais pour ceux qui savent où chercher, l’offre est diversifiée.
Le « démon »
Notre équipe a rapidement réussi à trouver des pasteurs, des conseillères, et même une psychothérapeute certifiée par l’Ordre des psychologues, qui ont proposé leurs services, la plupart moyennant des centaines de dollars.
Parmi les traitements offerts, on note des séances de thérapie où on laisse supposer que l’homosexualité est « causée » par un traumatisme ou une mauvaise relation avec son père.
On parle aussi d’ateliers religieux qui proposent de guérir les gens « brisés sexuellement », et même une délivrance aux allures d’exorcisme, où notre infiltrateur a été libéré du « démon » de l’homosexualité au téléphone.
Dans tous les cas sauf un, ces services étaient associés à des organismes de bienfaisance qui amassent des milliers, voire des millions de dollars en dons admissibles à des crédits d’impôt.